Hommage à René Char: Charmes

Ascendances
25 nov.
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Dernière mise à jour : 12 déc.

Charmes

A René Char, Poète de la Fureur et du Mystère

Par - delà les jardins de la Fontaine et la Tour Magnanime, s’enfuit un air provençal emportant ses notes latines de jazz chaud et de funk bègue. Le souffle ludique et volcanique du guetteur de la Sorgue s'est brusquement éteint après avoir assoné les ruines des Baux et légendé des contes noirs photographiques, des escaliers aux vertiges érotiques. La mort nous a soufflé une étincelle cordiale, nous a volé une voix retentissante, tonitruante, dans le silence blanc des signes d'encre ; la mort a fait de l'ombre à nos émois ; l'alchimie propulsera encore le feu de nos cœurs enrobé de la roche des Alpilles dormant dans les cathédrales d'images. La poésie furieuse et mystérieuse, poudre solaire qui ose clamer ce que nous hésitons à conjuguer dans le vacarme des sources, a rejoint, sans supplique, un archipel perdu ; la parole y éclate nue dans la fulgurance du chant proéminent. Ralentir : travaux de mots à fleur de rêve, creuset de forge verbale dans la rocaille de l'Isle près du gouffre indéfini où la mesure s'éparpille sous le torrent tumultueux des idées. Le dur combat de la révolte, de la liberté tant chérie comme une ligne blanche sur le livre ténébreux des atrocités, a pris fin par la Néante dans un ultime hommage des calades de Nemausus, la cité engloutie au milieu des ruines antiques.

La Vie : Poésie, morcellement savant et subtil, vigueur future à l'intérieur de l'homme réunifié, réanimé qui passe considérablement de l'autre côté sur les pas de Pétrarque.

NON LOIN, LES FLAMANDS ROSES DE Camargue qui n'ont pas souffert du froid hivernal signent leur éternel V mobile dans le ciel marin.